Apnée du sommeil et cancer hormono dépendant

Bonjour,
Donc j’ai 59 ans. Un IMC à 32, pas de diabète, mais des apnées du sommeil principalement obstructives(donc réversibles si je perdais du poids) traitées par machine PPC et maintenant un cancer hormonodépendant qui va être traité sous peu chirurgicalement+ ensuite radiothérapie et hormonothérapie pour finir. J’aimerai adopter en plus d’une activité physique régulière, une alimentation adaptée à ma situation. L’hormonothérapie ne va sans doute pas arranger le poids, aussi je voudrais avoir initié la meilleure alimentation auparavant. Et si le jeûne intermittent est un plus je suis preneuse.

Ta démarche est hyper pertinente : l’alimentation peut vraiment jouer un rôle clé pour accompagner ton corps dans cette période délicate.

L’objectif, c’est de créer un terrain métabolique qui t’aide à mieux gérer les traitements, limiter la prise de poids et soutenir ton énergie.

Voici un plan d’action qui va pouvoir t’aider :

1. Adopter une alimentation anti-inflammatoire adaptée à ta situation

L’hormonothérapie peut favoriser la prise de poids et la résistance à l’insuline, donc mieux vaut prévenir dès maintenant.

On va viser une alimentation riche en nutriments, pauvre en sucres rapides et ultra-transformés, et surtout anti-inflammatoire.

Tu peux regarder ces pages pour des idées de repas :

Privilégie les protéines de qualité : poissons gras (saumon, sardine, maquereau), œufs, viandes blanches, tofu, légumineuses…

(Essentiel pour préserver ta masse musculaire)

Mise sur les bonnes graisses : huile d’olive, huile de colza, avocat, noix, amandes. Elles aident à réguler les hormones et à réduire l’inflammation.

Fais le plein de légumes à chaque repas !

Brocolis, choux, poivrons, épinards… ils sont riches en antioxydants et en fibres, parfaits pour la digestion et l’équilibre hormonal.

Réduis le sucre et les féculents raffinés : moins de pain blanc, pâtes classiques, riz blanc. Préfère les versions complètes ou le sarrasin, quinoa, patate douce, légumineuses.

Hydrate-toi bien : minimum 1,5L d’eau/jour. Le thé vert et les infusions peuvent être un plus.

2. Optimiser le métabolisme et la gestion du poids

L’hormonothérapie risque de ralentir un peu ton métabolisme et d’augmenter la résistance à l’insuline. L’idée, c’est de ne pas tomber dans le piège des fringales et des grignotages compensatoires…

Le jeûne intermittent peut être un allié : commence doucement avec un 12h/12h (dernier repas à 20h, petit-déj à 8h par exemple), puis vois si un 14h/10h te convient.

Ça aide à stabiliser l’insuline et à mieux brûler les graisses.

Évite les aliments ultra-transformés et inflammatoires : charcuterie, fritures, sodas, plats industriels… Ça perturbe les hormones et favorise la prise de poids.

3. Maintenir l’énergie et le bien-être pendant les traitements

La chirurgie et la radiothérapie vont demander beaucoup à ton organisme. Il faudra bien gérer ta récupération.

Anticipe en boostant tes réserves en nutriments : magnésium (amandes, chocolat noir 85%, légumes verts), oméga-3 (poissons gras, graines de lin), et vitamines du groupe B (viandes maigres, œufs, légumineuses).

Prends soin de ton microbiote : la flore intestinale joue un rôle clé dans l’immunité et la gestion hormonale. Les aliments fermentés (yaourt nature, kéfir, choucroute crue) et les fibres (légumes, fruits, graines de chia) sont à privilégier.

Évite les carences : avec les traitements, l’appétit va fluctuer. Assure-toi d’avoir assez de protéines, de fer (lentilles, viandes rouges maigres, légumes verts) et de vitamine D (exposition au soleil, poissons gras).

4. Intégrer une activité physique adaptée

Le sport est un levier puissant pour réguler le poids et mieux vivre les traitements.

Musculation légère + cardio modéré : pour préserver la masse musculaire et activer le métabolisme. Marche rapide, vélo, natation…

Des exercices doux mais réguliers : yoga, pilates, étirements. Bon pour la récupération et le bien-être global.

Bouger après les repas : 10-15 min de marche après manger aide à mieux gérer la glycémie et éviter les pics d’insuline.

5. Gérer le stress et le sommeil

Avec ton traitement et les apnées du sommeil, il faut une vraie routine pour optimiser le repos.

Favorise un dîner léger le soir.

Crée un rituel détente : respiration profonde, méditation, lecture…

Moins de stress = meilleure gestion hormonale.

Essaie la cohérence cardiaque : 5 min avant de dormir, ça aide à calmer le système nerveux et améliorer le sommeil.

Tu es sur la bonne voie en voulant anticiper !

Mets en place ces changements progressivement, tiens nous au courant et ajuste en fonction de ton ressenti :muscle:

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Un super grand MERCI Wilfried pour votre réponse très détaillée qui va m’aider à poursuivre ce que j’ai déjà mis en place et à ajouter ce qui peut aller dans le bon sens et la prévention de la suite. Je crois, qu’il me faudra 1 alimentation qualitative mais aussi contrôlée sur le plan quantitatif.
Pour le lactofermenté je bois du « kéfir et kombucha fait maison ». Je prends aussi du kimchi le matin sur ma tartine de pain maison et souvent 1 oeuf coque ou brouillé avec des feuilles d’épinard frais quand j’en ai. 1 tasse de thé vert chaque jour, du chocolat à 85% également : 1 carreau
Est ce que le tofu fermenté est autorisé dans 1 cancer hormonodépendant ? Car le soja en l’état m’est interdit.
Pour le jeûne intermittent est ce que je peux le faire 1 à 2 fois par semaine(je l’ai déjà fait il y a quelques années) le jeûne de 16h ?
Je prends 1 collation à 16h, je ne mange plus jusqu’au lendemain 8h.
Les graines de lin : faut il les moudre avant utilisation ?

Pour la viande rouge maigre, est ce que la viande hachée à 5% c’est jouable ?

Sinon pour le stress j’ai découvert la cohérence cardiaque​:+1::+1: Bon il faut augmenter la cadence, car j’en fait qu’une fois par jour et parfois la nuit si j’ai 1 insomnie, ça m’aide à me rendormir.
Marche active ou vélo elliptique tous les jours. Je vais me pencher plus sur l’alimentation inflammatoire, car j’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Merci pour tout !

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Le soja est souvent déconseillé en cas de cancer hormonodépendant à cause des phytoestrogènes. Mais le tofu fermenté (comme le tempeh ou le miso) est un peu différent : la fermentation modifie la biodisponibilité des isoflavones. Certaines études montrent même que le soja fermenté pourrait avoir des effets protecteurs à faibles doses. Cela dit, comme chaque cas est unique, mieux vaut demander l’avis de ton oncologue pour être sûre.

Oui, carrément ! Un 16h de jeûne 1 à 2 fois par semaine, surtout si tu es déjà à l’aise avec, peut être un super levier. Ça aide à réguler l’insuline, à limiter l’inflammation et à mieux gérer le poids. Continue d’écouter ton corps : si tu te sens bien, tu peux garder ce rythme. Si tu ressens de la fatigue, il faudra peut-être ajuster.

Oui, toujours ! Les graines de lin entières traversent le système digestif sans être bien assimilées. Il vaut mieux les moudre juste avant consommation (ou les acheter moulues et les conserver au frais). Sinon, elles n’apportent pas tous leurs bienfaits, notamment les oméga-3 et les lignanes qui peuvent être intéressants pour la régulation hormonale.

Si tu veux te documenter sur le sujet :

Oui, à condition de bien la choisir ! Idéalement, privilégie une viande bio ou label rouge, issue de bœuf nourri à l’herbe. L’équilibre oméga-3/oméga-6 est meilleur. Tu peux aussi varier avec des protéines maigres comme le poulet, la dinde ou encore des protéines végétales bien choisies.

J’en parle en détail ici :

et aussi là :

C’est génial que tu l’aies intégrée, même si c’est une seule fois par jour. Si tu peux la faire 2 à 3 fois (matin, après-midi, soir), tu verras encore plus d’effets sur le stress et la récupération. Et oui, en cas d’insomnie, c’est une arme secrète redoutable !

Le fait que tu bouges tous les jours est un atout énorme pour ton métabolisme et ta gestion hormonale. Continue comme ça, et si tu veux encore booster l’effet, tu peux intégrer quelques exercices de renforcement musculaire doux (gainage, squats, fentes…) pour préserver ta masse musculaire.

Bref, tu es déjà bien avancée, et tu as une approche hyper consciente et proactive, continue :muscle:

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Merci bien pour les différentes réponses à mes questions. A ceci se rajoute ce matin lors d’une échographie hépatique, une stéatose hépatique débutante d’après l’échographe.(à 8%, sachant que la barrière normale c’est 7% max)Que me conseillez-vous pour inverser cette tendance et revenir à un foie qui fonctionne normalement. Doit-on ouvrir une rubrique spécifique sur ce forum pour ce sujet de la stéatose hépatique ?

Hello !

La stéatose hépatique débutante, c’est bien que tu l’aies détectée tôt, car c’est totalement réversible avec une bonne hygiène de vie.

On va voir comment aider ton foie à se régénérer et à éliminer l’excès de graisse.

Ton foie stocke les excès de sucre sous forme de graisse, donc la priorité, c’est d’éviter les pics de glycémie :

:white_check_mark: Limite les sucres rapides : pain blanc, pâtes classiques, riz blanc, sodas, jus de fruits…
:white_check_mark: Privilégie les glucides à IG bas : quinoa, patate douce, sarrasin, légumineuses.
:white_check_mark: Attention aux fruits trop sucrés en excès (raisins, bananes bien mûres, dattes…). Mieux vaut privilégier les baies, pommes, poires.

Le jeûne intermittent que tu pratiques déjà peut être un gros atout, car il force ton corps à puiser dans ses réserves.

Essaie de maintenir tes 16h de jeûne 1 à 2 fois par semaine.

En complément, l’activité physique est essentielle :

  • 30 à 45 min de marche rapide par jour ou vélo elliptique, comme tu fais déjà.
  • Renforcement musculaire léger (même 2 à 3 fois par semaine) pour améliorer la sensibilité à l’insuline et brûler plus efficacement les graisses.

Super important : le foie filtre tout, donc autant lui éviter un travail inutile

:prohibited: Évite l’alcool au maximum (même le vin rouge, désolé).
:prohibited: Attention aux médicaments hépato-toxiques (paracétamol en excès, certains traitements).
:prohibited: Moins d’additifs et de produits ultra-transformés.

En suivant ces conseils, tu devrais pouvoir inverser la tendance et retrouver un foie en pleine forme.

Je te laisse regarder quelques-unes de mes vidéos sur le sujet. Le plus important, ce n’est pas de regarder mais d’appliquer bien sûr :wink:

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Merci beaucoup Wilfried pour cette réponse très complète. Je vais vraiment améliorer les choses car un foie gras ça ne me ravit pas du tout. Si je comprends bien les responsables sont surtout les glucides qui se transforment en graisses. Sucres rapides j’avais déjà éliminé mais j’abusais peut être des fruits (en tout cas plus que 2 /jour) en me disant c’est mieux qu’un gâteau. Et j’aime le pain au levain ou maison avec des farines anciennes mais je peux en manger à chaque repas. Donc à revoir…

Et pour ce qui concerne le kéfir de fruits et le kombucha maison (thé noir+sucre) sachant que je rajoute dans ces 2 boissons fermentées que des fruits, pas de sirop ou autre chose sucrée… Mais à la base c’est quand même sucré. Je prends 1/2 verre de chaque par jour en moyenne. Est ce trop avec la stéatose débutante ?

Même si kéfir et kombucha ont des bienfaits indéniables pour le microbiote, il faut effectivement faire attention à leur teneur en sucre, surtout avec une stéatose hépatique débutante !

Le problème vient du fait qu’une partie du sucre reste dans la boisson après la fermentation. Le kombucha, en particulier, garde souvent plus de sucre que le kéfir de fruits. Mais comme tu n’en consommes qu’un demi-verre de chaque par jour, ça reste une quantité raisonnable si on fait quelques ajustements.

Plus la fermentation dure (7-10 jours pour le kéfir, 14 jours pour le kombucha), moins il reste de sucre. Tu peux tester un temps de fermentation plus long et voir si ça te convient au goût.

Le kéfir de fruits a en général moins de sucre résiduel que le kombucha, surtout si tu fais une fermentation assez longue. Si tu dois choisir entre les deux, le kéfir serait peut-être plus adapté à ta situation.

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